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Manutention manuelle

La manutention manuelle est une activité complexe, et les manutentionnaires doivent donc constamment prendre des décisions, en fonction du contexte de travail.

La méthode sécuritaire “dos droit – genoux fléchis” n’est alors pas toujours la bonne méthode à utiliser.

Dans ce contexte, on doit donc trouver de nouvelles façon de les former, et de réduire les risques à la source.

Je vous invite alors à visionner cette capsule vidéo, tournée en collaboration avec l’Ordre des CHRA, dont je fais partie.

Emmanuel Benoit, formateur en manutention manuelle
Capsule Vidéo sur la Manutention manuelle
Emmanuel Benoit, CCPE et CRIA,
avec l’Ordre des CRHA

L’IRSST, avec la collaboration du chercheur et ergonome Denys Denis, a élaboré 5 Principes d’action en manutention manuelle.
Vous trouverez ici des vidéos à ce sujet.

Par ailleurs, j’ai aussi élaboré mes propres capsules vidéos, inspirées des travaux de Denys Denis et de l’IRSST.

Principe 1
Chargement initial

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Principe 2
Répartir la charge

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Principe 3
Stabilisation

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Principe 4
Transitions

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Principe 5
Super techniques

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Contrairement à la croyance populaire, la manutention est une activité de travail complexe.

Plusieurs blessures en lien avec cette activité surviennent au niveau du dos.

Il peut alors s’agir d’accidents (blessure soudaine) ou encore de blessures de fatigue (ou d’usure).

Mais comment prévenir les blessures ? Quelle est la bonne méthode de travail ?

C’est une question complexe, et voici d’ailleurs quelques conseils qui pourraient vous aider à vous orienter.

J’offre aussi différentes formations en manutention, adaptées à vos besoins.

Pour les Travailleurs

Manutention pour travailleurs



Formation sur le terrain
Durée de 3,5 heures

Coach en Manutention

Manutention pour coach


Durée de 7 heures (2 x 3,5 heures)

Pour les Ergothérapeutes

Manutention pour ergothérapeutes


Durée de 7 heures (2 x 3,5 heures)




Réglons-le tout de suite : La méthode de manutention “dos droit genoux fléchis
n’est pas toujours la solution !

C’est pourtant la méthode qui est enseignée depuis des années…

Mais pourquoi cette méthode ne fonctionne pas ?

Il n’est pas toujours possible pour la personne qui veut soulever une charge de se pencher dans une “position parfaite” pour l’atteindre. Par exemple, si l’espace de travail est encombré, ou encore si l’objet à manipuler est d’un format bizarre, le travailleur ne pourra peut-être pas appliquer cette méthode.

Le travailleur ou la travailleuse doit aussi faire preuve d’un compromis entre le choix d’une méthode de manutention dite “sécuritaire”, qui demande de dépenser de l’énergie pour se pencher, et une autre méthode plus rapide où il ou elle se penche moins et travaille plus vite.

Manutention - Méthode sécuritaire
Manutention - Flexion

La SIPM, aussi appelée Stratégie Intégrée de Prévention en Manutention, tient compte de la complexité du travail du manutentionnaire et de la variabilité du travail. On y tient compte aussi de la variabilité des individus qui font le travail.

Cette approche vise donc à donner au travailleur les bons outils et connaissances pour qu’il puisse prendre des décisions adaptées à son travail.
Il doit savoir notamment comment :
– prendre les bonnes informations selon la situation
– choisir la meilleur façon de faire, ou encore la plus efficace
– planifier sa journée de travail

Vous trouverez le document pdf ici, sur le site de l’IRSST.

Manutention - Femme asiatique

De 2015 à 2018, ce sont près de 2 500 à 3 000 manutentionnaires (et autres emplois assimilés) par année qui ont un dossier accepté en TMS à la CNESST. Par définition, un TMS est un trouble musculo-squelettique, soit une maladie qui touchent les articulations, les muscles et les tendons. On compte notamment les tendinites, bursites et les maux de dos.

Pour la période de 2013 à 2017, la manutention aurait donc été en lien avec 56 % des blessures de type TMS indemnisées par la CNESST.

Par ailleurs, selon l’IRSST, pour la période de 2007 à 2011, le dos est impliqué dans près de 2/3 des lésions dues à la manutention (entorses, déchirures, foulures). Pour cette même période, c’est plus de 80 % des lésions auraient été causées par un effort excessif.

Statistiques en manutention


La CNESST a également élaborée une page très intéressante, sur laquelle on peut naviguer à travers des fiches décrivant les différents équipements de manutention. On y retrouve entre autre les brouettes, chariots, diables, tables, et aussi d’autres équipements.

Chariot élévateur

Est-ce que les femmes peuvent soulever les mêmes charges que les hommes de façon sécuritaire ?

Ont-elles les mêmes techniques pour la manutention ?

En gros, et ce de manière générale, la littérature nous indique que non.

Selon Chaffin et coll. (2006), les femmes auraient en moyenne environ le 2/3 de la force des hommes (de 35 % à 86 % selon les muscles). En général, les femmes seraient beaucoup moins fortes que les hommes au niveau des bras. Mais attention, il y a des exceptions ! Certaines femmes sont beaucoup plus fortes que certains hommes !

Selon une étude de l’IRSST (2012), lorsque le poids d’une charge au sol est trop élevé, les femmes utilisent une technique que l’on appelle le “stoop“. C’est-à-dire que plutôt que de se relever en “squat” (déplier les genoux en gardant le dos relativement droit), elles vont déplier d’abord les genoux, puis le dos par la suite. Ceci est plus efficient (moins de fatigue), mais les risques de blessures sont plus grands.

La formation aurait ici des effets limités. L’idéal est alors d’éliminer le problème à la source, soit de réduire le poids de la charge, ou d’augmenter la hauteur de la charge.


Les recommandations du HSE précisent par ailleurs que les charges maximales sont différentes pour les hommes et les femmes.

Douleur en manutention

Soyons clairs. Oui, l’obésité est un facteur de risque de blessure au dos lors de la manutention.

Selon la littérature (IRSST, 2013), le poids du tronc s’ajoute au chargement lombaire lors de la manutention, ce qui implique plus de risque de blessures chez les travailleurs obèses (ici ceux avec un IMC, soit un indice de masse corporelle, entre 30 et 35).

Manutention et obésité

L’âge pourrait aussi être un facteur de risque de blessure en lien avec la manutention.

Selon la littérature (Chaffin et coll., 2006), les gens de 40 ans et plus auraient environ 5 % de moins de force musculaire. Pour les 60 ans et plus, c’est alors 20 % de la force musculaire en moins. Ceci serait d’autant plus vrai chez les travailleurs qui auraient fait un travail ardu au cours de leur vie.

Par ailleurs, selon un document produit par l’ASSTSAS en 2014, le CFST (Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail) en Suisse aurait recommandé de :
– réduire les poids de 16 % (hommes) et 9 % (femmes) après 35 ans ;
– réduire les poids de 37 % (hommes et femmes) après 50 ans.

  • Proteau, R.-A. (2014). Repères pour l’évaluation des risques lors de la manutention de charges. Objectif prévention, 37(1), p. 3.
Travailleur âgé

À son annexe B, la norme CSA Z1004 donne de bonnes informations sur les charges recommandées en manutention. Et ce, tant pour les efforts pour soulever et pour transporter, que pour ceux en pousser et tirer.

Oui, les formations en manutention peuvent vous aider à réduire les risques de blessures.

Par contre, avant de considérer que c’est la meilleure (ou la seule) solution, pensez à réduire les risques à la source !

Une modification des charges pour réduire leurs poids, ou alors un réaménagement de l’environnement de travail pour éviter de prendre les charges au sol ; de bonnes idées à mettre en place !