Les 5 principes d’action en Manutention manuelle de charges présentés ici sont inspirés des travaux du chercheur et ergonome Denys Denis, et de l’IRSST. Vous trouverez par ailleurs des vidéos à ce sujet sur leur site internet.
Mes Vidéos sur les 5 Principes d’Action
Vous trouverez mes vidéos sur les 5 Principes d’action en Manutention manuelle ici.
Vous pouvez aussi accéder à mes articles de blogue portant sur certains articles, en cliquant sur les mots clés inclus dans le texte.
Chargement initial – Principe 1 –
- Rapprocher la charge pour réduire le bras de levier
- Soulever en conservant un point d’appui
pour éviter de trop pencher le dos - Réduire les risques à la source en modifiant la charge et/ou l’environnement de travail
Répartir la charge – Principe 2 –
- Répartir de chaque côté du corps (gauche / droite) et éviter l’asymétrie
- Répartir sur les différentes parties du corps (épaules, genoux, dos)
Stabilisation – Principe 3 –
- Si la charge est lourde, bien stabiliser,
et utiliser des gants de manutention et/ou des crampons au besoin - Si la charge est légère, garder alors un équilibre “dynamique”
Transitions – Principe 4 –
- Si la charge est lourde / mal positionnée, prendre une méthode sécuritaire (“par phase”), plus lente, et orientée vers la charge
- Si la charge est légère / bien positionnée, il est alors possible d’utiliser une méthode plus rapide (“directe”) pour économiser de l’énergie
- Et entre les deux, on peut utiliser une méthode hybride (“par pivot”), comme par exemple durant le pelletage
- Assurer un déplacement sans saccades, donc en fluidité
Super techniques – Principe 5 –
- Accélérer la charge progressivement
- Soulever avec les 2 jambes
- Soulever avec un appui sur 1 jambe
- Pousser avec la jambe si le contexte est favorable
- Laisser tomber la charge si elle n’est pas fragile
Mes Articles Portant sur les 5 Principes d’Action
Voici maintenant des liens vers mes articles portant sur les 5 principes d’action et d’autres concepts en manutention manuelle.
- Dos Droit Genoux FléchisLe bon vieux mythe du “dos droit, genoux fléchis”. Est-ce vraiment toujours la bonne méthode ?
- Asymétrie en Manutention ManuelleImplications de l’asymétrie en manutention manuelle. Soulever une charge d’un seul côté, pelleter toujours de la même façon, transport d’un sac sur l’épaule, et impacts sur le corps
- Fluidité en Manutention ManuelleLe concept de fluidité appliqué en manutention manuelle. Mouvements fluides vs saccadés, accélération, et effets sur le corps
- Gants de ManutentionLes utiliser pour avoir une meilleure prise, et pour protéger les mains contre les éraflures
- Bras de levier en manutention manuelleApplications du concept de bras de levier en manutention manuelle. L’impact que “soulever une charge à bout de bras” a sur votre corps.
D’où proviennent les 5 Principes d’action en manutention manuelle ?
Parlons tout d’abord des troubles musculosquelettiques (ou TMS). Selon une publication de l’IRSST, pour la période de 2013 à 2017, c’est 56 % des TMS indemnisés à la CNESST qui étaient en lien avec la manutention. Et pour chacun de ces TMS, en moyenne, la personne pouvait alors s’absenter du travail durant 88 jours. On peut donc comprendre l’intérêt de chercher des solutions pour diminuer ces arrêts de travail.
Les milieux de travail ont alors tenté de former leurs travailleurs, mais ces formations ne portaient que sur la “méthode sécuritaire”, ou méthode “dos droit, genoux fléchis”. Or, les études démontrent que cette méthode présente des limites quant aux possibilités d’application dans un milieu de travail réel, notamment en raison de la grande variabilité du travail.
L’IRSST a donc développé l’approche appelée SIPM, ou Stratégie intégrée de prévention en manutention. Cette approche cherche alors à tenir compte des compétences que les travailleurs doivent développer pour résoudre les situations complexes de travail. Elle combine un volet formation (incluant notamment les 5 Principes d’action en Manutention manuelle), et un volet intervention (où l’on cherche des pistes de solution pour régler les problèmes à la source).
Article rédigé par Emmanuel Benoit, Ergonome CCPE, CRIA
© Tous droits réservés
Les vidéos et photos ont été prises avec
la collaboration de Benjamin Reid-Soucy
et de l’APSAM
Littérature
https://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/DS-1057.pdf
Compléter par ce que dit Denys Denis a sujet de ces principes d’action : “Les formations aux techniques sécuritaires misent sur l’enseignement de méthodes prédéfinies qui visent surtout à diminuer les risques d’efforts excessifs. Elles ne tiennent pas suffisamment compte de la présence simultanée des autres types de risques, des objectifs du travailleur et des conditions de réalisation de son activité de manutention. Par exemple, on sous-estime le fait que l’utilisation régulière de ces techniques peut être énergivore pour le travailleur. C’est pourquoi plusieurs études remettent en question l’efficacité de ce type de formation. La formation devrait faire partie d’une démarche plus globale puisque les techniques sécuritaires ont leur raison d’être dans des contextes de manutention spécifiques.”
Salut Sébastien,
Oui tout à fait ! C’est la différence entre les risques “biomécaniques” (dépasser les limites de son corps en soulevant une charge unique) et les risques “physiologiques” (dépasser ses limites par l’effet de cumul, à force de soulever des charges à répétition).
Durant mes formations, je mets beaucoup l’emphase sur le volet “Identification des risques” et “Identification des pistes de solutions”. Tant qu’à avoir des travailleurs réunis, on va voir le travail réel sur le terrain, et on fait un “mini comité SST” pour voir comment on peut régler les problèmes, autant pour les risques d’efforts excessifs, soudains, asymétriques, et ceux par cumul.
Merci pour ton commentaire, et au plaisir !